Pierre - François, va me chercher ton linge sale. La voix de ma mère passe par la cuisine, et je soupire.
Ouai deux minutes j'finis un truc. Concentré sur mon écran je ne détourne même pas la tête.
Tu as déjà dis ça il y en a vingt, dépêches toi si tu veux que tu es des choses propres à porter. Je souffle, puré mais elle m'énerve.
Ouai c'est bon j'ai dis, me soule pas je finis juste un téléchargement de mixe et... M'énervant je clique sur clavier.
Non il n'y a pas de "attend", c'est maintenant où je te prend ton ordinateur. Sèchement dit, je relève la tête en râlant. D'un coup de main je referme l'écran de mon PC et le prend sous le bras en rétorquant que c'est bon sa machine elle peut attendre une fin de foutu téléchargement. Maman appelle papa qui est dans son bureau et je soupire en disant qu'elle doit toujours tout rapporter à lui. Je grimpe les marches quatre à quatre et lâchant mon pc sur le lit je prend le tas de fringues, ramassant boxer, pull, tee-shirt et autre trucs. Je trie même pas si il y a des sous-vêtements qui ne m'appartiennent pas, tant pis pour elle. Je descend quatre à quatre les marches pour arriver dans la laverie où je lui jette ça au pied de la machine.
Ça va maintenant ?! Je fais demi tour, vers la cuisine chopant mon téléphone et un bonnet d'une main, de l'autre une veste.
Oh jeune vous allez arrêter de suite ce ton là ?! Où sorts-tu ?! Il est vingt heure. Christian dis quelque chose, Pierre - François sort encore... Mon père apparait dans le salon en soupirant nous regardant tour à tour.
Ne bois pas trop et ne prend rien d'illégal sinon tu vas m'entendre aux prochaines analyses. Dit-il cherchant que dire d'autre. Maman soupire en jurant le ciel qu'elle n'a rien fait pour mérité pareil tâche. Je sourie en déposant u baiser sur sa joue et filant par la porte d'entrée.
Poto j'suis sorti, RDV au parking ds 10 minutes. Sois pas too late sinon t'as plus de ... P.F Envoyé. J'enfile ma veste et détale en skate.
Scène de la vie quotidienne banale ? En effet c'est bien ça ma vie. Enfin entre autre parce que je peux vous donner des genres d'épisodes un peu moins gaies. Ah non parce que la ma mère c'est rien du tout croyez moi.
Ouvrant la boîte aux lettres je suis JD à l'intérieur ensuite de la maison, tellement habitué il fait comme chez lui et me file une bière. Moi je regarde les adresse des lettres, non pas celle du destinataire, l'autre. Beaucoup plus important.
Je l'ai. Lâchant les autres enveloppes sur la table, je garde en main celle qui vient du lycée. Laissant ma bière sur la table, j'ouvre d'un seul coup l'enveloppe comme on enlève un pansement. Plus vite c'est fait moins ça fait mal, par contre les dégâts je promet rien. Papier sur les informations de ce lycée français, blablabala, je laisse ces feuilles de côté. BULLETIN DE NOTE. Et derrière la fameuse fiche, je regarde rapidement les infos mes yeux se posant sur la décision final. " Avis de passage : Défavorable, redoublement !"
Han nan. P*tain pas encore. Mince pas une quatrième fois. Je soupirant en tendant la feuille à JD, qui la regarde incrédule que j'ai encore une fois foiré mon année. Je regarde rapidement mon bulletin foireux, p*tain même en art j'ai eu 9 c'est abusé. Je récupère les feuilles en les remettant dans l'enveloppe la replaçant dans le tas ni vue ni connu, enfin pour le moment.
Comment tu fais, merde j'pensais au moins te voir passé en première pour mon passage à la FAC ?! Je ris en levant les bras au ciel, alors qu'on rejoint le salon et allume le Xbox.
Promis l'année prochaine... je passe. Non parce que quatre en chiffre pair ça va... mais cinq c'est moche. J'hallucine ! Je ris un instant, cette année malheureusement je n'aurais pas l'excuse ignoble de l'hôpital pour faire passer la pilule. Jeux de mots pourrit !
QUOI ?! PIERRE - FRANÇOIS PAUL DUMEL !!!!! Pierre-François ?! Pierre- François viens ici !!! Outch.
Bon mec je te laisse hein ! Tu me tiens au courant. On éteint la console et je sourie avec un air de martyr lui serrant la main.
Ok pas de soucis, et pour ce soir... comptez pas sur moi pour sortir, j'crois que c'est foutu. Je me lève en allant avec lui vers l'entrée pour aller vers la cuisine pour ma part.
Tu m'étonnes ! Au revoir madame Dumel. Je frappe dans mes mains pour me donner du courage et entre dans la cuisine devant le visage rouge de maman, et la feuille qu'elle me tend. Si elle pense que je fais pouvoir lui avec la vitesse où elle secoue cette feuille sous mon nez... Ba allez ça fait trois ans que je refais une seconde, une quatrième année c'était plutôt bien partit je dirais.
Et comment se déroulerait le traitement ? Ça ne va pas l'affaiblir ? Je bats des pieds dans le vide serrant les deux. Dix minutes que c'est comme ça. Je soupire en claquant la langue.
Vous pourriez ne pas faire comme si je n'étais pas là ?! J'suis assez grand... oh et puis mince j'veux rester seul, j'veux pas que vous soyez là ! Maman se retourne surprise tandis que mon médecin me regarde en hochant la tête sans que je sache si il approuve ou non mon intervention. enjoy.
Mais enfin mon chéri... tu ne comprend pas que... on veux t'aider c'est juste... Je perds patience, ça donne toujours l'impression que je m'entends jamais avec mes parents, c'est faux. Mais à l'hôpital je perds patience avec tous.
J'suis assez grand. C'est pas vous qui vous gelez le c*l dans une chemise de nuit ignoble, qui avez une perf' dans le bras et un tuyau bizarre dans le nez qui sert à rien. C'est bon je n'ai pas besoin de vous. Nan en fait ça fait chier, j'me tire régler ça sans moi... Sautant à terre j'enfile un jeans sans écouter les protestation de ma mère, pied nue et avec cette chemise d'hôpital ignoble je traverse le couloirs ayant prit le câble à roulette pour trimballer le reste. Hier j'ai fais un malaise à la maison, heureusement c'était pas en cours ou en soirée. C'est trois fois rien, mais ça à avancé mon contrôle mensuel de quatre jours dans ce p*tain d'hôpital. Pour le lycée et tous, je suis en France pour une semaine. Je sors sur le parking me fichant bien d'être un trisomique pied nu avec le dos à l'air. Prenant une clope je me fais interrompre dans mes pensées par une stagiaire.
Le tabac va te tuer si tu continues. Sourire polie, ta gueule j'aime personne à l'hôpital. Enfin t'es plutôt mignonne.
J'vais crever de toute manière. Et puis même sans tabac y'a l'cancer alors je fais le parcourt à l'envers. Son sourire amusé se fane tandis qu'elle se rend compte de son erreur et qu'elle se sent mal.
Excuses moi je suis ... je ne ... T'inquiètes y'a pas de mal.Je balance la même chose à mes potes quand ils font n'importe quoi. Enfin quoi qu'ils voient pas l'ironie de la situation... enfin bref... moi c'est Pierre - François. Et puis t'inquiètes pas tu vas vite t'y mettre toi aussi... T'es ma nouvelle infirmière ?! sourire de tombeur, gamin, je la regarde en expirant la fumé. Elle rit sans savoir que répondre.
C'est Meredith.Les portes s'ouvrent à mon passage et je sors en ne réussissant pas d'arrêter de tousser. Je l'ai vu par la fenêtre sur le parking sur les bancs, seule.Je remonte ma veste difficilement mes doigts étant trop engourdies pour réussir à bien le faire, une main sur la barre de perfusion, l'autre enfoncé dans ma poche, une casquette sur la tête et en jeans basket. J'en ai marre de l'uniforme hôpital.
Fais gaffe avec ça parait qu'on peut attraper un cancer. Humour macabre, ma voix chancelle un peu trop faible, je hais ça. Meredith tourne la tête d'abord grimaçant à mon humour, elle voit néanmoins à mon visage que c'est même pas du cynisme mais de la dérision. Elle soupire.
L'internat me tue et tu avais les raison le tabac à force d'en fréquenter des fumeur on s'y met... On peut mourir ensemble s'il teeeeee plait ?! Regard implorant surjouer version gosse de cinq ans.
Arrêtes Pierre- François... tu sais... je m'excuse de ce que je dis j'y fais pas forcément attention... on me le reproche beaucoup mais ... Je l'interromps en toussant violemment. Elle se penche vers moi et je m'écarte, c'est bon j'veux pas de pitié mon traitement semble parfois juste m'achever plus que me guérir.
Arrêtes oh c'est bon... on se connait depuis quoi... cinq mois ?! Alors c'est bon, je m'en fiche j'utilise des expressions encore plus glauque. On meurt tous une fois, alors j'vois pas pourquoi être malade devrait me mettre en marge... j'veux pas. J'suis trop beau pour ça , non ?! Meredith rit, éclate même de rire en me regardant avec amusement. Bon d'accord là je dois ressembler à un zombie certes... relevant la tête je me mors la lèvre violemment . Bélial.
Désolé je dois y aller... Tu passes me voir dans ma chambre... bizarrement elle est toujorus ouverte. Clin d’œil puéril, je me relève ignorant ma tête qui tourne et mon ventre qui me lance. Je file à l'opposé. Hors de question qu'il me voit ici. Ce mec c'est pire que tout, il en manque pas une pour... pour j'en sais rien pour me descendre trois pieds sous terre après s'être envoyé en l'air. Et puis qu'est-ce qu'il fout ici ?! Je contourne l'hôpital en faisant attention. Dans deux trois jours ça ira mieux, pile pour la soirée mousse en plus.
Soupire. Frustration, je lève les yeux au plafond. Pardon seigneur ici il n'y a ni étoile ni constellations. Seulement des traits, et des cloisons. Enfermement. Pire on dirait de l’emprisonnement. Oui c'est ça, j'suis navré maman, mais médicaments, médecins, pour moi autour il n'y a que des calmants. Radios, regards déconfit, sursit, regards et on me sourit. Soirées, délires, pour pas tout avouer parce qu'au fond j'ai la trouille. Au fond j'imagine toujours le pire. Angoisse lattante, peur éclatante. Dis maman, que se passera-t-il si un jour mon corps décidé de lâcher ? Vous ferrez quoi si j'me réveille pas après l'intervention ? Si une greffe de je ne sais quoi n'arrive pas à temps ? Si une leucémie plus méchante vient frapper ? Peur bleue, alors on sourit, alors on joue, on se créer un "nous", on survit. Survivre, loin de l'angoisse, loin des murs blancs, loin de ces regardant angoissants, on s'intègre, on fait le pitre. Pas de regards différents, pas de gestes de compassion pour cet enfant. J'en veux pas, enfant difficile maman tu sais qu'au fond... c'est bien plus que risible. Je cherche. Plus de respiration, dis comment je fais moi pour répondre à mes propres questions ? Dis, qu'est-ce tu fais si je meurs aujourd'hui ?