La journée avait été longue, très très longue. Mathew avait passé sa journée à la caserne, à jouer aux cartes avec quelques collègues. Même si on ne pouvait pas dire qu’il se soit beaucoup fatigué, il n’avait qu’une envie : décompresser. Il ne fallait pas croire, jouer aux cartes tout une journée, ça fatiguait. Le pompier avait bien envie de passer une soirée sans prise de tête avec quelqu’un qui l’appréciait. Il aurait bien invité tout ses amis à sortir avec lui, mais il ne voulait pas supporter une nouvelle fois la tension entre lui et son « ancienne » amie Rachel. Il aurait bien passé la soirée avec son ami Will’, mais il passait déjà toute ses soirées avec lui dans leur villas, enfin, quand aucun des deux colocataires ne sortaient. Il aurait bien invité Amber mais il craignait une soirée creuse sans grande conversation. Non, la personne qui lui semblait la plus appropriée pour ce genre de soirée n’était autre que cette chère Romy. Au moins, avec elle, il était sûr qu’il y aurait un minimum de conversation. Alors qu’il se dirigeait vers sa villa dans sa voiture, il saisit son portable avec une étrange précipitation et, toujours en roulant, composa un message qu’il comptait envoyer à son amie Romy :

Citation :

« Hey R. retrouve-moi à la cabane sur la plage dans une demi-heure ! »

Il cliqua sur envoyer après avoir pris soin de choisir son destinataire. Il posa son portable et sourit, excité à l’idée de passer sa soirée avec Romy. Il vérifia qu’aucun policier ne soit sur la route sur laquelle il roulait actuellement avant d’appuyer sur la pédale d’accélération. Il avait donné rendez-vous dans une demi-heure et il aimerait bien avoir le temps de se changer. Et pour ce faire, il devait rentrer chez lui. Quand il arriva devant sa villa, il sauta de sa voiture et courut jusqu'à dans sa chambre, retira son uniforme et se mit dans une tenue plus décontractée. Sans même jeter un coup d’œil à sa montre, il enfila sa veste en jean et quitta son domicile pour rejoindre sa voiture. Il la mit en route et se dirigea vers la plage, lieu du rendez-vous.

Pourquoi la plage ? Parce qu’a cette heure-ci, la vue y était magnifique, et parce que, sur cette plage il y avait une cabane que Mathew appréciait particulièrement. C’était la cabane dans laquelle lui et Rachel venait se cacher quand ils sortaient encore avec cette dernière. Parce que oui, leur relation avait été secrète pendant un an, jusqu'à ce qu’elle mette fin à leur relation. Etant donné que personne ne devait savoir qu’ils avaient une relation, ils étaient forcés de se trouver des endroits à l’écart pour passer du temps ensemble. Comme le fond de la bibliothèque de l’université, ou comme cette cabane. Ca faisait longtemps qu’il n’y était pas allé, devant cette cabane, et quand il rentra à l’intérieur, un sentiment de nostalgie l’envahit. Non pas qu’il avait envie de se remettre avec Rachel, mais il ne pouvait pas s’empêcher de repenser aux bons moments qu’ils avaient passés ensemble. Il sourit et ressortit à l’extérieur avant de s’adosser contre le mur, en attendant Romy. Il jeta un coup d’œil à sa montre. Il s’était peut-être trop avancé, il avait un quart d’heure d’avance.

Au bout d’un quart d’heure à patienter. Mathew vit une silhouette à l’horizon s’avancer vers lui. Il se redressa et se mit à sourire. Mais au fur et à mesure que cette silhouette s’approchait, il se rendit compte que ce n’était pas Romy qui avançait vers lui. Cette dernière n’était pas aussi grande, et elle n’avait pas les cheveux marron. Alors que seulement quelques mètres les séparaient, Mathew pû s’apercevoir que c’était Rachel qui était là. « Rachel ? … Mais, qu’est que tu fais ici ? »

Visiblement, rien ne s’était passé comme prévu. Normalement, Romy aurait dû se pointer à cet endroit en ce moment. Mais malheureusement pour Mathew, la soirée risquait d’être moins sympathique qu’il ne l’avait imaginé. Et ça, il l’avait compris lorsque qu’il avait reconnu Rachel au loin. Mais, que faisait-elle là au juste ? C’était sûrement ce que les deux jeunes étaient en train de se dire. Le jeune Van Allen s’était redressé et avait questionné la jeune femme sur la raison de sa présence qui n’avait pas lieu d’être, ce a quoi elle avait répondu : « Je te demande pardon ? Mais c’est quoi ce cinéma Mathew ?! Tu me demandes de venir, ici, précisément, et tu me demandes ce que je fais là ?! C’est pas vrai, j’en reviens pas, t’es culotté quand-même ! » Le ton qu’elle employait ici n’avait même plus le mérite d’étonner Mathew. Depuis quelques temps, les deux ne s’adressaient presque plus la parole, ou bien, quand ils le faisaient, c’était en prenant ce ton et pour se reprocher mutuellement toutes les peines du monde. Plissant quelque peu les sourcils, Mathew observa la jeune femme avant de pointer son index en sa direction pour prendre la parole. « Eh oh je ne t’ai rien deman … » commença-t-il en employant le même ton qu’elle avant de s’arrêter net et de baisser son index, pour mieux s’interroger. D’un signe de main, il s’excusa auprès de Rachel avant de sortir son portable de sa poche, l’air interrogatif sur le visage. Les sourcils froncés, il s’aventura dans la partie réservés aux sms et cliqué sur « messages envoyés » et, il se rendit, presque avec horreur, que, malheureusement pour lui, il n’avait pas envoyé le sms à la bonne personne. Dans la précipitation, il avait confondu « Romy » avec « Rachel » qui étaient l’une en dessous de l’autre dans son répertoire. Relevant la tête, l’air bête, il ne put s’empêcher de sourire devant le comique de la situation. « C’est un bête malentendu. » dit-il en rangeant son appareil dans sa poche et en reportant son regard sur Rachel, qui se tenait toujours là, visiblement légèrement énervée. « Ce n’était pas pour toi le sms. » dit-il ensuite, fourrant ses mains dans ses poches, l’air à l’aise, le sourire aux lèvres, visiblement amusé par cette situation.

Ce qui était drôle surtout, ce n’était pas seulement ce malentendu, c’était aussi le fait que ce soit Rachel. Surtout quand on connaissait la relation que les deux entretenaient. Mais ce n’était pas seulement drôle, c’était aussi très gênant, pour l’un comme pour l’autre. Même si ce n’était pas tellement la bêtise de Mathew, c’était surtout de se retrouver l’un en face de l’autre, sans personne autour. Quand ils étaient en bande, ils trouvaient toujours le moyen d’éviter de se parler ou même de se regarder, mais là, face à face, ils y étaient bien obligés.